Expat Carrière Nomade Interview – Isabelle Guglielmi

Qui n’a pas rêvé d’aller en Amériques et vivre le rêve Américain ? Cette semaine, j’ai eu l’opportunité d’y aller en tout cas virtuellement pour faire la rencontre d’Isabelle.

Les interviews d’Expat Carrière Nomade sont l’occasion de mettre en avant des Expat qui ont créé leur business nomade. L’expatriation peut-être pour vous aussi, pour créer votre propre carrière nomade. J’espère que cette interview vous donnera aussi l’envie de vous lancer et vous permettra de voyager.

Vous retrouvez des informations sur Isabelle et son blog voyage en bas de page. Bonne lecture.

Bonjour Isabelle, pouvez-vous vous présentez en quelques mots :

Bonjour, je m’appelle Isabelle Guglielmi, j’habite en ce moment dans la banlieue de Kansas City, une ville située en plein centre des Etats-Unis. Nous habitons côté Kansas : la ville se situe elle dans l’état du Missouri. Je suis mariée, j’ai 4 enfants, dont deux qui sont déjà en université. Nous sommes arrivés en novembre 2008 dans la Baie de San Francisco, où mon mari était envoyé par son entreprise française. En 2010, nous avons obtenu la green card. Alors qu’il n’avait pas de poste sérieux proposé par son entreprise pour un retour en France, mon mari a trouvé un poste, le poste de ses rêves, ici à Kansas City, dans une entreprise américaine. Nous avons donc quitté notre statut d’expatrié et avons déménagé ici. Après une phase d’adaptation pas très simple, nous avons un peu pris racine, puisque nous y sommes depuis plus de 6 ans.

Quel est votre parcours, comment êtes-vous arrivé à San Francisco?

À la fin de mes études en pharmacie, je suis partie faire mon stage en industrie à Bâles en Suisse, chez Roche. Même si j’habitais côté français et traversais la frontière tous les jours, cela a déjà été une bonne expérience, puisque je parlais allemand tout le temps.

Ensuite, je me suis mariée et mon mari a été envoyé à Casablanca en 1995, pour faire son Service en entreprise qui à l’époque s’appelait CSN. Nous y sommes restés 16 mois. Nous avons arpenté le Maroc et plus particulièrement le sud.

De retour en France, nous avons eu deux enfants successivement et fin 1999, nous avons été envoyés à Taipei, Taiwan. L’expérience a été très spéciale mais, assez géniale en fait. Je ne pouvais pas travailler, alors, j’ai appris le chinois. Nous avons aussi beaucoup voyagé à ce moment-là. Nous avons adoré Bali, et nous avons découvert l’Australie où nous sommes retournés plusieurs fois. De retour en France en 2003, avec une petite fille en plus, qui était née à Taipei, nous avons vécu 5 ans dans la banlieue de Grenoble. Cela nous démangeait de repartir et nous avons saisi la première occasion pour repartir. Et c’est ainsi que nous avons débarqué en novembre 2008 dans la région de San Francisco.

Concernant votre carrière professionnelle, avez-vous pu travailler lors des différents pays d’expat ?

Au Maroc, j’ai pu travailler chez Hoechst au service commerciale.

Puis quand je suis revenue en France, et alors que je venais d’avoir ma fille ainée, j’ai pu concilier un travail nomade pour le compte d’un grand laboratoire pharmaceutique : Pfizer. Mon bureau était chez moi à Grenoble, et je voyageais entre Bordeaux, Nice et les hôpitaux de Grenoble pour conduire des études cliniques. J’allais une fois par mois au siège à Orsay.

En 1999, quand je suis arrivée à Taipei, j’avais bien rencontré des responsables français de l’industrie pharmaceutique locale, mais ils m’avaient dit que pour eux, il leur fallait quelqu’un qui parlait chinois. J’ai alors fait un remplacement à l’Ecole Française de Taipei, en tant que prof de biologie.

Ensuite, quand je suis revenue sur Grenoble, je me suis vraiment posée la question de comment je pouvais évoluer. Du coup, j’ai repris un cycle d’études en faisant un master à l’IAE de Grenoble. Mais quand j’ai eu fini, mon 4ème est né et surtout, il y a eu cette nouvelle expatriation, cette fois-ci aux Etats-Unis, qui se profilait à l’horizon. Cela a remis à plus tard un retour à un travail salarié.

J’ai donc pu travailler en Suisse, au Maroc, et à Grenoble, mais par la suite, cela a été difficile de concilier travail et vie de famille.

Vous avez fait le grand saut et créé votre propre business nomade, comment avez-vous pris cette décision ?

Je ne me considère plus comme expatriée au sens stricte du terme : nous n’avons plus aucun statut en France et peu de chances de retour avant un bon moment. Notre vie est désormais ici : nous sommes devenus américain en 2015. Donc, de mon côté, à un moment, j’ai senti que je devais me créer ma propre activité car je ne voyais pas comment raccrocher un travail intéressant ici où mon diplôme n’est pas reconnu et où je me sentais coincée par rapport à mon niveau d’anglais. Avec 4 enfants, il y a eu aussi un moment où je ne pouvais tout simplement pas assumer de travailler. L’an dernier, j’ai retrouvé un job temporaire dans un laboratoire pharmaceutique vétérinaire. J’ai eu du mal à m’intéresser à ce travail et ma mission m’a surtout fait réaliser à quel point j’avais besoin de créativité chose qu’il ne m’offrait pas.

J’ai donc, créé mon activité en 2014, en lien avec ma formation originelle. Ayant été dans l’associatif, j’avais besoin de créer quelque chose à mon image, facilement. Je voyais aussi mes amies expatriées me demander souvent conseil pour des questions médicales courantes. Alors j’ai commencé par un blog santé et peu à peu, en me faisant aider, j’ai créé mon activité. Ensuite, j’ai voulu développer mon activité localement et je me suis formée pour obtenir une certification en aromathérapie que je peux utiliser ici aux Etats-Unis. Mon site AmerikSanté a vu le jour : il a évolué dans le temps puisque au départ c’était plutôt une démarche d’entre-aide pour connaître les médicaments disponibles en vente libre et donner des conseils pharmaceutiques. Ensuite, j’ai été amenée à aider les personnes qui arrivaient à comprendre leur assurance santé et à prendre pied dans le système de santé américain. Par la suite, j’ai préféré faire un livre de toutes ces informations recueillies et je l’ai édité moi-même sur Amazon : Comprendre le système de santé aux Etats-Unis. Voilà, maintenant, ayant approfondi pas mal de connaissances, je me tourne vers les médecines douces avec plus particulièrement l’envie d’aider les gens à se soigner au naturel en se prenant plus en charge à ce niveau-là.

Dans une vision plus global de la santé, et toujours à la recherche de plus de naturel, Je me suis intéressée à de nombreux nouveaux domaines. Certains propres à la médecine douce, d’autres plus précisément liés à notre bien-être et donc à l’alimentation aux Etats-Unis.

Je viens de faire paraitre un livre : Bien manger aux Etats-Unis – Les bons réflexes pour une alimentation saine.

Ce livre reprend beaucoup de fausses idées sur l’alimentation américaine et passe en revue les pièges de l’industrie alimentaire pour les éviter et ainsi pouvoir manger le plus sainement possible. Il est disponible sur Amazon.fr et Amazon.com

Cela fait, maintenant 4 ans que votre activité nomade a été lancée, quel est votre bilan ?

En 4 ans, mon activité a beaucoup évolué sur différents plans. Cela s’est inscrit aussi dans mon évolution personnelle par rapport à mon métier d’origine : d’un rôle de purs conseils pharmaceutiques, j’ai approfondi les ressorts du système de santé aux Etats-Unis, qui est très complexe à comprendre quand on arrive. Et, puis comme j’avais accumulé beaucoup de données sur cela, mais ne souhaitant plus intervenir à ce niveau-là, j’ai écrit ce livre : comprendre le Système de Santé aux Etats-Unis. Je pouvais alors passer à autre chose. Je suis maintenant dans une démarche de santé au naturel.
Mes challenges ont aussi été confrontés à ma vie personnelle : quand mon mari a perdu son travail à deux reprises, j’ai dû me remettre en question et éventuellement me remettre dans un travail salarié : je suis en pleine réflexion à ce niveau-là.

Mes réussites ont été à différents niveaux :
D‘un point de vue personnel : réussite de se surpasser et d’oser présenter son travail, réussite dans le fait de s’exposer et d’apporter un message à tout un chacun. Réussite dans ce que me renvoient mes clients.

Bien au-delà de cette activité, j’ai du mal à mesurer l’importance de ce travail, tant il a transformé ma vie et ma vision de ma vie. C’est un chemin qui prend forme et qui transforme.

Avez-vous une anecdote concernant votre carrière nomade ?

Ca m’a apporté de nombreux contacts, et de nombreuses personnes sont venues vers moi. Ici, à Kansas City, je n’ai pas grand monde autour de moi, évoluant dans la même direction et investi de la même façon, mais je ne me sens pas seule.

Quels sont vos 3 conseils pour trouver une équilibre de vie professionnelle et vie personnelle ?

– Ne pas hésiter à se faire aider pour mettre sur rail son entreprise

– Ne pas vouloir tout faire : ce que j’ai fait au début et cela ne m’a pas aidé, par contre, j’ai appris beaucoup, c’est sûr sur les sites web, les réseaux sociaux etc..

– Savoir s’affirmer chez soi en ayant son bureau et délimitant son espace et son temps de travail pour son entreprise : quand les enfants ne sont pas là, je me focalise sur le travail, pour être plus disponible quand ils reviennent. Je m’accorde un moment de pause avec les amis, au moins une fois dans la semaine : je planifie mes actions aussi.

Le portrait d’Isabelle vous donne envie d’en savoir plus ? Vous aussi vous souhaitez vous lancer et vous ne savez pas par où commencer. Vous souhaitez devenir indépendant, mais vous n’aimez pas gérer l’administration, les finances ? Parlons-en.

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