Le stress de la mobilité internationale des expatriés
Cela fait plus de six mois que nous sommes en mobilité. Autrement dit, mon conjoint sait qu’il va changer de poste au sein de son entreprise et il attend une offre de contrat de travail. Mais où ? « That’s the question ! ». Nous sommes beaucoup de multi-expatriés à connaître la chanson et à vivre cette période de stress. Après avoir vécu trois ans dans notre dernier pays d’accueil, nous voici de nouveau à faire le tri dans nos affaires et à préparer nos cartons. Car théoriquement, dans deux mois nous quittons le Qatar pour une nouvelle destination. Mais voilà, nous ne savons toujours pas dans quel pays nous allons atterrir, nous n’avons pas de pistes concrètes. C’est une phase d’attente et d’incertitude, et en même temps nous devons être dans les starting blocks pour notre déménagement imminent. Pour tous les membres de la famille, ce moment de flottement est une source d’inquiétude et de remise en question. Comment appréhender la mobilité internationale quand on est expatrié ? Comment gérer cette période de stress ? Entre déménagement et activité professionnelle, comment prendre du recul ? Je vous raconte ici mon expérience et vous donne mes astuces d’expatriée au long cours.
La mobilité internationale des expatriés : l’ascenseur émotionnel
Derrière la belle image de l’expatrié qui parcourt le monde et découvre mille et une merveilles, il y a le revers de la médaille. Car si vivre à l’étranger est un mode de vie qui apporte de nombreux avantages, certains inconvénients ne sont pas négligeables. Et parmi eux, il y a le stress de la mobilité. Lorsque l’on travaille pour un groupe international, que l’on ait un contrat d’expatrié ou un contrat local, on doit accepter de changer de poste et de pays de résidence régulièrement, avec conjoint et enfants. Et parfois (souvent !) on ne connaît le nouveau pays d’expatriation qu’au dernier moment.
En théorie : une question d’habitude
Il est vrai que nous avons l’habitude, ce n’est pas notre première fois. Mais même après quatre pays et huit déménagements, c’est toujours une période difficile à gérer. Car chaque pays d’expatriation est différent et chaque déménagement est unique.
Cette mobilité internationale est justement la raison pour laquelle j’ai développé ma propre activité, mon business nomade. Je peux l’emporter partout avec moi. En théorie, je n’ai donc pas à trouver un emploi, je n’ai pas tout à refaire à chaque fois. Mais je me demande quand même comment je vais gérer ma vie professionnelle en même temps que ce déménagement et notre installation dans le nouveau pays ! J’ai bien évidemment commencé à anticiper, à planifier, à organiser les tâches à faire pour la continuité de mon activité.
En parallèle, j’ai ressorti ma bonne vieille check-list des formalités à accomplir avant le départ et à notre arrivée.
Nos enfants sont encore jeunes et c’est soi-disant plus simple qu’avec des adolescents. Or cette fois-ci, ils sont suffisamment grands pour comprendre l’impact de cette période de transition et pour être affectés. Même s’ils ont l’habitude de déménager, ce n’est pas anodin pour eux.
Ma stratégie jusque-là était de calmer les inquiétudes de mon conjoint et de mes enfants et de prendre du recul sur ce départ. Mon discours était rodé, je me disais régulièrement : « En septembre, tout sera rentré dans l’ordre ! »
En pratique : une période compliquée
Mais la vérité est que même si on applique à la lettre tous les conseils des psychologues, amis, parents, experts en mobilité, cette période de doutes nous épuise ! J’en ai encore fait les frais la semaine dernière en me bloquant le cou et le dos !
Que ce soit la 1ère ou la 5ème expatriation, c’est une étape difficile. Il y a des jours avec et des jours sans.
Les jours avec :
On prend du recul sur le départ et on profite des derniers mois et semaines dans notre pays d’accueil. On visite les derniers lieux à découvrir et on retourne dans les endroits qui nous ont marqués. On fait le tour de tout ce qu’on aime ici mais aussi de ce qu’on ne regrettera pas. On se dit qu’on est chanceux d’être expatrié, d’avoir plusieurs vies en une et d’avoir rencontré des gens formidables ! On a une liste des petites choses qu’on aimerait ramener. On pense alors sincèrement qu’on adore notre vie de multi-expatrié.
Les jours sans :
Comme tout bon Français, on râle, on peste, on trouve des « coupables ». Et d’ailleurs, les entreprises employeurs d’expats doivent avoir les oreilles qui sifflent ! On reste prudent à l’annonce d’une soi-disant possibilité d’affectation : « Si ce n’est pas signé, je n’y crois pas ! Tout peut encore arriver ». On se protège tant bien que mal. On s’inquiète aussi pour nos proches, nos parents. Car toutes les personnes qui gravitent autour de notre cocon familial sont elles aussi dans l’incertitude. « Prendre une location de vacances pendant l’été ? Euh… Ça va être difficile à planifier… »
Je pense qu’il n’y a pas de méthode miracle pour appréhender sereinement cette période d’incertitude. Chacun fait comme il peut, selon le pays de départ et selon le degré d’attachement à cette expatriation.
Mes astuces pour gérer le stress de la mobilité internationale des expatriés
Pour mieux vivre cette période, planifiez, mais sachez aussi profiter ! Je partage avec vous quelques astuces que je mets en pratique en ce moment même :
- J’ai fait une liste des choses que je souhaite faire avant de partir : sorties, visites, restaurants, shopping, etc.
- Je suis à l’écoute de mon conjoint et j’essaye de l’aider à prendre du recul. Nous définissons ensemble ce qui est le plus important pour notre famille.
- Je garde en tête qu’en septembre, tout sera rentré dans l’ordre.
- Je planifie nos vacances, quoi qu’il arrive. On s’adaptera si besoin !
- Je communique avec les enfants et les implique dans notre départ : tri, rangement, etc. Nous rêvons ensemble de notre prochaine destination. Mon fils adorerait partir au Canada ou en Égypte. Ma fille, elle, se verrait bien sur les plages des Philippines. Telle mère, telle fille !
- Je prépare ma check-list de départ et ma check-list d’arrivée.
- Concernant mon activité professionnelle, je fais un planning des tâches à faire. Je découpe l’année et je garde en tête mon objectif pour fin décembre. Je priorise à fond. Je m’occupe avant tout de mes clientes actuelles et le reste (communication, marketing, prospection, etc.) passe au second plan.
- Je prends des conseils, des astuces et du soutien auprès de groupes Facebook et de communautés d’expatriés. Vous verrez, nous sommes nombreux à être dans cette situation !
- Je profite au maximum de l’instant présent et j’organise notre « Farewell », notre fête de départ.
En somme, organisez-vous et soyez patient ! Cette période de flottement est temporaire. Tout finira par rentrer dans l’ordre.
Sur le même sujet, je vous invite à lire mon article : Expatriation : la check-list pour bien préparer son départ. Vous pouvez également télécharger ma check-list des formalités administratives en format PDF. Le site du Ministère des affaires étrangères est également une bonne source d’informations. Je vous recommande aussi de vous balader dans des groupes Facebook d’entraide et de partage, comme Expats Parents et Expat Carrière Nomade.
Inspirée par ma propre histoire, Mrs Fanjat aide les conjoints d’expatriés à créer leur carrière nomade et à travailler à l’étranger. Devenir consultant ou freelance, c’est la solution que je vous propose pour vous accomplir professionnellement pendant votre expatriation. Lorsque votre activité professionnelle vous suit aux quatre coins du monde, c’est une source de stress en moins lors des périodes de mobilité internationale !
🔸 Devenez Freelance pendant votre expatriation et lancez votre carrière nomade : découvrez mon accompagnement mentoring.
🔸 Vous souhaitez en savoir plus sur le portage international ? Retrouvez plus d’infos ici.
🔸 Rejoignez la communauté Facebook Expat Carrière Nomade : un groupe d’entraide et de partage pour échanger sur votre projet nomade.